PÉRIGNAC : LE RETOUR DE MIDINIBUS (APPELÉ : PÉRIGNAC SUR TERRE)

L'auteur des aventures de Paichel mourut un jour comme tout le monde, n'est-ce pas en léguant ses œuvres à l'humanité. Sa mission accomplie, il retourna sur Arkara pour alors s'y faire progressivement éveiller à son ancienne nature. Comme tant d'autres âmes s'étant incarnées sur Terre, Midinibus ne pouvait réintégrer la communauté arkarienne avant de séjourner un certain temps dans la cité de l'Accueil, située dans le canton de Vaurec. Il se retrouva dans un quartier qui allait lui rappeler celui de son enfance sur Terre.

Les cloches de la coquette église Ste-Bernadette résonnaient joyeusement en ce matin de Pâques. Assis sur la galerie de la modeste maison de son enfance, Pérignac regardait les voitures circuler sur la rue Montcalm en tentant de deviner leurs marques respectives. Elles dataient évidemment des années 50 puisqu'il se trouvait dans un quartier de la cité des Nouveaux-nés. Mercéür y fit construire la réplique exacte de toutes les maisons et édifices qui existaient à l'époque de l'auteur. Pérignac tenait à revenir sur Arkara en séjournant un certains temps dans un quartier où il puisa ses premières inspirations ou fabulations pour écrire la légende d'Arkara.

Vêtu d'une culotte de jogging et surtout de ses vieilles pantoufles trouées, il passa des heures à méditer dans ce pauvre quartier de son enfance. Il vit bientôt la majorité des enfants qui vécurent à son époque. Cela le fit sourire puisqu'il se demandait comment ce sacré Mercéür s'était organisé pour deviner les noms de ses voisins ou de ses amis d'école. Ainsi, il rencontra des Tremblay, Roy, Lacelle, Gingras, Lahaie, Desjardins, Racine, Perrault, Bégin, Corneau, Charbonneau, Guévremeont, Laurin et bien d'autres. Il visita également le Mont St-Joseph où s'y trouvaient encore les pensionnaires de jadis. Là, c'était facile pour Mercéür d'y recréer le décor et l'atmosphère de l'époque puisqu'il y vécut un certain temps lorsqu'il portait le nom de Fontaimé Denlar Paichel. Pérignac comprit aussitôt que Mercéür devait sûrement savoir qu'il aurait un jour cette lourde tâche de faire bâtir un quartier pour l'auteur de ses aventures. Il lui fut donc facile de profiter de son séjour en Outaouais pour venir explorer souvent le coin de pays de Paul-Émile Garçin. Il n'avait qu'à l'observer discrètement et à retenir les noms et les visages de ceux qui peuplaient son quartier d'enfance. Comme on le sait, Mercéür était reconnu pour avoir une mémoire prodigieuse. C'est grâce à celle-ci s'il rapporta autant de souvenirs vivants pour son îlot intemporel. Il y conduirait un jour l'épouse de l'auteur, ses enfants et plusieurs de ses amis.

En marchant lentement sur la rue Montcalm, l'auteur remarqua aussitôt son ancienne école primaire. Près de celle-ci se trouvait une vieille forge où un solide gaillard y ferrait une grosse jument tachetée. Paul-Émile l'observa travailler jusqu'au moment où le forgeron lui sourit d'un air amusé. Le pauvre auteur préféra poursuivre sa route puisqu'il se demandait naïvement si ce personnage n'était pas un autre magicien comme Bertal.

Plus loin, se trouvait le pont des amoureux qui conduisait sur une petite île. C'est peut-être celle-ci qui influença l'imagination de l'auteur lorsqu'il parlait de l'îlot intemporel. En effet, l'amour est éternel et cela serait raisonnable de lui trouver une île qui le protégerait contre ceux qui préfèrent la haine. Paul-Émile y fit une halte assez longue afin de regarder passer un cortège de petits canards sur le large ruisseau de la Brasserie. C'était le nom de ce long canal sur lequel se dressait ce petit pont des amoureux. De l'autre côté, il y avait une petite église protestante. Puis en empruntant ensuite la rue Front, on voyait bientôt l'ancien garage devant lequel s'alignait toute une flotte d'autobus de la ville de Hull. Plus loin, on pouvait voir une petite entreprise qui fabriquait des manches de haches. Finalement, cette rue débouchait devant un immense abattoir que Paul-Émile comparait à un camp d'extermination de boeufs et de cochons. En reprenant la rue Montcalm, il passa devant un poste de pompiers et remarqua ensuite une toute petite épicerie qui portait le nom de “ chez Meloche ”. C'est là qu'on vendait de la crème glacée excellente qu'on appelait le “ milk roll ”. De l'autre côté de la rue se trouvait le plan de filtration d'eau. Son nom évocateur de “ château d'eau ” rappelait surtout à l'auteur une sacrée correction corporelle qu'il reçut lorsqu'il s'y aventura seul à l'âge de quatre ans. Déjà explorateur, il fut tout de même ramené à la maison par sa soeur Monique et sa mère lui administra plusieurs coups de bâton sur les pauvres foufounes.

L'auteur remarqua que sa barbe poussait drôlement vite. Elle finit par devenir si longue qu'elle traînait sur le trottoir…ou presque. Pérignac en comprit la raison lorsqu'il se mira devant la vitrine d'une boutique artisanale. Il vit un autre visage, encore plus serein que celui qu'il possédait sur Terre. Un nom lui revint lentement comme un lointain souvenir. “ Midinibus, c'est moi, se dit-il timidement.” Il marcha un moment en réfléchissant à ce nom qui martelait sa tête presque chauve. “ Je me souviens que la muse m'appela ainsi par erreur. Étais-ce simplement pour me préparer à l'idée que je serais justement ce Midinibus, l'un des conteurs d'Atlantis? Pourquoi pas, après tout! C'est charmant un conteur et surtout libre de raconter ce qu'il veut. Il peut mentir gentiment ou dire la vérité pour qu'elle passe inaperçue! Oui, c'est tout un art de raconter ce qui est impossible à exprimer autrement qu'en images.”

Paul-Émile retourna s'asseoir sur la galerie familiale de son enfance après s'être permis d'entrer dans cette modeste maison pour s'y préparer une tasse de thé. Étrangement, il ne vit personne dans cette demeure comme s'il devait à présent oublier temporairement son univers terrestre afin de se préparer à son retour dans son véritable monde. Il retourna à l'extérieur comme s'il pressentait qu'une joie intense se rapprochait en trottant sur la rue Montcalm. Alors qu'il buvait son thé en se caressant la barbe blanche, il vit s'approcher toute une caravane de grosses tortues Esag, chevauchées par les centaines de conteurs du pays. L'une des montures demeurait tout de même sans cavalier et l'auteur se redressa lentement sur ses vieilles jambes pour s'écrier :

- Verda, ma belle accompagnatrice, je suis de retour.

- Crocs de Latnach, dit l'un des conteurs, ce sacré Midinibus est déjà réveillé à son ancienne nature.

Une grosse tortue sortit rapidement du cortège afin de trotter joyeusement vers la maison. Elle s'arrêta devant cet homme qui l'examinait d'un air ému. Comme lui, Verda le fixait d'un regard attendri. Paul-Émile lui caressa la tête énorme avant de passer ses bras autour de son cou. Les mots devenaient inutiles dans les circonstances. On n'a qu'à s'imaginer une séparation de milliers d'années pour comprendre ce bonheur réciproque de la tortue et de son ancien cavalier. N'oublions pas que tous les animaux étaient intelligents sur Arkara et qu'ils possédaient des sentiments comme les autres habitants de cette planète. Verda savait pourquoi Midinibus quitta un jour ce monde enchanté et refusa donc d'accepter de se laisser monter par d'autres cavaliers pendant son absence. Pérignac vit ensuite ses confrères mettre pieds à terre afin de venir l'accueillir officiellement sur Arkara. Ils l'embrassèrent fraternellement et Débunibus lui fit voir une poche en satin en disant ironiquement :

- Dis-moi, cher confrère, est-ce dans nos habitudes d'oublier notre vêtement sur le sol? Ne me répond pas, je vais deviner ce qui arriva. Tu étais si pressé d'aller sur Terre que tu as cru bon de t'y présenter tout nu. À présent que tu es de retour, voyons si tu seras aussi empressé de reprendre ton costume d'historien de la vérité.

- Crois-moi, lui répondit Paul-Émile, je vais remettre ma robe si vite que tu devras admettre que j'étais aussi pressé de revenir sur Arkara.

Le conteur fouilla dans la poche comme un enfant excité et lorsqu'il la serra dans ses mains, il pleura d'émotion. Ses confrères en firent autant en l'examinant caresser ce vêtement qu'il portait avant son départ. Il finit par le mettre par-dessus son chandail et sa culotte de jogging en souriant ensuite à ses amis.

- Elle te va encore très bien malgré le bedon qui te donne un air de Père Noël, lui dit Finibus en riant.

- Je suis de ton avis, enchérit Directorus, un autre conteur. Au moins, si notre ami portait son vêtement à l'endroit, nous pourrions le reconnaître aussitôt comme l'un des nôtres.

- Elle est à l'envers?, demanda Paul-Émile d'un air troublé. Je ne voulais pas vous déplaire. Pardonnez ma distraction.

Il retira donc sa robe pour la remettre dans l'autre sens. Mais réalisant que la ligne noire et blanche était identique, il comprit aussitôt que ses amis se moquaient de lui. Il usa donc de la ruse pour les confronter.

- Ah, mais vous aviez parfaitement raison. La ligne noire est à gauche et l'autre à droite, tandis que tantôt, j'avais une ligne blanche d'un côté et une noire de l'autre. Heureusement que vous avez un sacré sens d'observation pour l'avoir vu tout de suite.

Reconnaissant le sens d'humour de Midinibus, ses confrères se regardèrent d'un air amusé. Directorus lui dit en souriant :

- Comme tu sembles d'aplomb pour nous suivre à présent dans la forêt enchantée, voyons si tu sais encore t'y prendre pour t'asseoir sur ta monture.

- Ah, il y a si longtemps que je rêve de remonter sur ma gentille Verda que je pourrais comparer cela à un homme privé de nourriture depuis fort longtemps. Il n'y a sans doute que les conteurs pour comprendre ce sentiment de liberté lorsque nous voyageons sur nos tortues géantes.

- Tu dis vrai, Midinibus, confessa l'un des conteurs, ému. C'est important de nous rappeler qu'il existe également un lien entre notre air ridicule et la liberté. On se moque parfois de nous, mais on dit cependant que nous sommes les oiseaux de la liberté sur cette planète. Nous allons partout, se vautrant dans les broussailles, jouant avec les animaux, racontant n'importe quoi, même des sottises à ceux qui veulent entendre des futilités. Tout de même, lorsque nous chevauchons nos montures amusantes, nous sommes des rois qui visitent le vaste royaume de la vie. Nous rêvons, chantons, dansons et nous nous moquons gentiment des conventions. Pourtant, à tous les soirs, c'est autour de nous que le peuple se rassemble afin d'écouter nos histoires autour d'un feu de joie.

Midinibus se jucha prudemment sur sa monture comme un vrai conteur. À cause de sa longue tunique, il ne pouvait écarter les jambes comme le ferait un cavalier sur son cheval. Il se croisa donc celles-ci avant de se faire remettre un petit coffret qui contenait des pierres historiques. C'étaient évidemment des documents importants que seul un conteur savait déchiffrer. Il prit ensuite les guides qui n'étaient pas fixés au cou de la tortue et encore moins après sa gueule. Il s'agissait de deux lanières faisant entièrement le tour de la carapace. On pouvait s'y agripper lorsque la tortue trottait ou pire encore, lorsqu'elle décidait de sauter dans un étang. Pour aller à gauche ou à droite, le conducteur n'avait qu'à le dire à sa monture intelligente. Les tortues portaient les couleurs distinctives de leurs cavaliers. La carapace de Verda était recouverte d'un tapis de couleur noir et blanc. On coiffait également les montures de chapeaux ou bonnets. Celle de Midinibus portait un bonnet pointu au bout duquel se dressait un genre de plumeau.

Les centaines de cavaliers prirent le chemin du retour en circulant de nouveau sur la rue Montcalm qui conduisait également sur le boulevard Taché. Ils passèrent devant l'orphelinat Ste-Thérèse en secouant tristement la tête. Cette crèche pour très jeunes enfants semblait aussi triste que le Mont St-Joseph d'Ottawa. Nos amis virent bientôt le parc Moussette où bon nombre de familles aimaient s'y rendre afin de se baigner dans la rivière située en face de celui-ci. Puis, ils firent quelques kilomètres sur le chemin d'Aylmer avant de sortir du quartier spécialement conçu pour Pérignac. Ils traversèrent alors un coin de pays qui ressemblait au Paris du moyen âge et ensuite dans un autre encore plus ancien qui remontait à l'époque de la Grèce antique. Finalement, ils arrivèrent devant une immense porte dorée qui menait à la sortie de la cité des Nouveaux-Nés.

Midinibus devait constamment rappeler à ses confrères de prendre leur temps pour traverser le canton qu'il décrivait dans ses manuscrits. Il voulait tout voir, sauf qu'il était attendu à Atlantis. Il se promit de revenir régulièrement à Vaurec afin d'y rencontrer tous les habitants. Lorsqu'il arriva dans l'autre canton, une joie intense le pénétra intensément en redécouvrant la beauté du Coeur lumineux. Il sourit en se disant qu'il était impossible de le décrire correctement, pas même dans ses livres qui en reflétaient à peine l'ombre de son véritable aspect. Les fautifs pouvaient bien en conserver la nostalgie même sur Terre! De nouveau, il voulut s'arrêter afin d'admirer la tour Royale et se fit répondre qu'il était attendu dans la forêt enchantée. Pourquoi pas après tout!

Un véritable comité d'accueil attendait le conteur au coeur de la merveilleuse forêt enchantée. Des centaines d'invités étaient déjà attablés et d'autres vinrent à sa rencontre en lui souriant. Midinibus se fit d'abord embrasser par la jolie Osis avant de se faire serrer affectueusement par le géant Gad. Puis Anak l'attira vers les invités en lui demandant s'il pouvait les reconnaître. Le conteur sourit aussitôt avant de les nommer tous sans exception. Il vit : Manuel, Kana, Achiliam, Minote, Phardate, Mercéür, Croubin, Colombin, Lemu, Ourmabel et bien d'autres personnages de ses manuscrits.

On fit une fête mémorable avant de présenter quelques présents à celui qui légua aux hommes du troisième millénaire: la légende d'Arkara. C'étaient à eux de faire la différence entre le vrai et le faux puisque Pérignac ne fit aucune distinction entre sa propre fabulation et ce qui lui était dicté par sa muse. Quoi qu'en fassent les lecteurs, la mission de Midinibus était de laisser sur terre une oeuvre à méditer sérieusement et non à critiquer comme un simple volume. L'auteur n'aura jamais rien exigé en argent, en reconnaissance et en honneur. Il recevait gratuitement une imagination fertile et pondait également des oeufs qui ne pouvaient se vendre de son vivant. Après, ce n'était plus son problème de savoir ce qu'on ferait de ses oeuvres. Mais là, dans cette forêt, on voulait tout de même lui offrir des choses utiles pour reprendre sa place comme l'un des conteurs du pays. Le Maître du destin le fit approcher afin de lui présenter une grosse plume d'oie en disant ironiquement :

- Midinibus, voici une plume magique qui écrit non seulement toute seule, mais qui le fait sans fautes d'orthographe!

- Oh, mais j'étais convaincu que le vénérable Maître du destin finirait par me venir en aide, répondit le conteur en riant de bon coeur comme le puissant Manuel.

- Et moi, j'ai un joli chapeau pour recouvrir ce gros coco dénudé, lui dit Gad en plaçant sa main énorme sur son épaule. Mes frères du village et moi-même tenons à t'offrir ce chapeau en feuilles de pouf. Lorsqu'un géant te verra passer avec ce gage d'amitié, il te saluera comme l'un de nos frères.

Vraiment ému, Midinibus s'empressa de se recouvrir ce crâne avec celui-ci et le Maître du destin y planta ensuite la plume qu'il venait de lui offrir. Puis, Kana lui confia une bague vraiment utile puisqu'elle permettait d'utiliser les ponts en forme d'arc-en-ciel qui donnaient accès au royaume de Féerie, de l'îlot intemporel, de la planète Terre et sur Arkara. On se souvient qu'ils n'étaient pas encore disponibles pour les habitants de ces quatre différents mondes pour des raisons sécuritaires. En effet, les Terriens devaient attendre jusqu'à l'an 3500 après Hector avant qu'un tel pont puisse les conduire facilement dans les autres dimensions. Les Grands-Maîtres voulaient s'assurer qu'ils perdent entièrement ce goût de contrôler, d'exploiter et de conquérir. Donc, vers les années mentionnées, on prévoyait que l'Humanité serait prête à dialoguer avec les habitants arkariens, ceux du pays des fées et mêmes ceux de l'îlot intemporel de Mercéür. Pour le moment, les ponts demeuraient accessibles uniquement à ceux et celles qui pouvaient fréquenter ces mondes sans désirer les changer. Midinibus fut vraiment fier de posséder cette bague magique du puissant Kana.

La fête se poursuivit pendant des jours et des nuits. Midinibus semblait si pressé de parler avec tous les invités que Mercéür lui dit en riant comme un jeune enfant espiègle :

- Pourquoi te presses-tu à faire ce qu'il te prendra des années? Réalises-tu vraiment que tu es de retour, mon cher Pérignac?

- Je suis trop excité pour le réaliser pleinement encore. C'est sans doute ainsi que tu te sentais le jour de tes noces avec la merveilleuse fée des eaux.

- Tu as parfaitement raison. Je ne vais pas te reprocher ce bonheur impossible à modérer. À propos, Marianne aimerait bien pouvoir te rencontrer lorsque tu viendras sûrement te promener aux pays des fées.

Le conteur opina d'un large signe de la tête avant de serrer Mercéür dans ses bras. Après la fête, Midinibus remonta sur sa tortue trotteuse et traversa les vastes champs d'Atlantis sans se presser. Il sentait cette paix dans chaque gerbe de blé comme un parfum qui fait chanter l'âme et le coeur en harmonie. En même temps, il ne pouvait s'empêcher de penser à Primus Tasal qui aimait l'Humanité comme son enfant. Depuis sa mort, sa bille magique était bercée dans un magnifique jardin du musée de Vaurec par les enfants et adultes du canton. Elle ne manquait vraiment plus d'attention et d'amour. Mais à l'époque où Pérignac vivait sur Terre, ce n'était pas le paradis. Il laissa un petit mot avant son départ qui se lisait ainsi :

J'ai épuisé finalement les dernières images qui provenaient de la muse. Je réalise combien la communication est difficile entre les hommes. S'ils découvrent un jour l'existence d'une autre civilisation, d'une planète ou d'un monde différent de la terre, je ne suis pas certain qu'ils puissent posséder assez d'objectivité pour ouvrir leurs coeurs à cette nouvelle dimension. L'histoire prouve que les Terriens sont encore incapables de communiquer entre eux puisqu'ils se sont élevés d'infranchissables barrières culturelles et religieuses au cours des millénaires. L'unité n'existe pas entre les races. Comment pourraient-ils accepter une civilisation extra-terrestre?

Cela me laisse un goût amer dans la bouche. Nous vivons à une époque où l'intolérance est telle qu'on songe uniquement à soigner son corps en laissant le coeur et l'âme mourir à petit feu. Je suis encore humain et donc vivant. Même si je ne peux changer le monde, je n'accepterai jamais cette injustice envers les défavorisés sociaux et même intellectuels. J'ai été sandalisé par toutes ces lois qui autorisent l'exploitation des pauvres et des faibles par ceux qui prétendent gouverner une planète en sages. Je parle sans doute dans un désert comme tant d'autres avant moi. Tout de même, je crois que Primus Tasal ne désespérait jamais en voyant agir les hommes. Comme lui, j'ai ce goût de dire à chaque humain de la planète :



BONJOUR À TOI, QUI QUE TU SOIS![retour]